Origine des documents

Documents : fonds patrimoniaux de la Médiathèque et des Archives Municipales de Roubaix, et des Archives Départementales du Nord

lundi 8 août 2011

Album : le village sénégalais


Les roubaisiens connaissaient déjà l’Afrique noire, si l’on peut dire, avec les cavalcades et les savons du Congo de Victor Vaissier. Mais l’attraction qui leur est proposée est différente, après les nègres d’opérette, voici l’africain en chair et en os.

Arrivés par bateau de Dakar, puis en chemin de fer du Havre jusqu’à Roubaix, enfin en tramways spéciaux au Parc de Barbieux, les cent quinze indigènes d’Afrique Occidentale emmenés par leur chef Mamadou Seck s’installent le 2 mai dans le village provisoire de planches ornées de palmes qui leur est affecté pour six mois. 
 
 
Aimé Bouvier, leur directeur imprésario, s’est fait une grande réputation de fournisseur d’indigènes pour les expositions. Les Sénégalais ont déjà été exhibés à Reims, Arras, Amiens, Londres et Nancy. 
 
 
Le 6 mai a lieu l’inauguration du village sénégalais, que Gilbert Sayet, membre secrétaire de l’Exposition évoque de la manière suivante : il reproduisait, avec la plus grande exactitude, la vie et la forme d’un véritable village nègre des grandes possessions françaises de l’Afrique Occidentale.  
 
 
Après une visite de Roubaix en landau qui fit sensation, les sénégalais ont réintégré leurs cases et offrent au public roubaisien l’image d’un quotidien villageois qualifiée d’authentique par le Journal de Roubaix. Ici on voit les tisserands africains, à deux pas des Palais du Textile. 
 
 
Le village sénégalais présente des activités traditionnelles comme la cordonnerie. Le cordonnier Moussa Bore Bow recevra un diplôme de médaille de bronze dans le cadre du palmarès de l’Exposition. 
 
 
Tailleurs et brodeurs font partie de l’exhibition. Les tailleurs Dame Sar de Dakar et Yoro Sow de Gorée obtiendront figureront également au palmarès de l’Exposition. 
 
 
Les bijoutiers sont également présents. Trois d’entre eux, Niang, Thiam, Gueye, tous originaires de Gorée, figureront aussi au tableau des récompenses. 
 
 
Quelle est la fonction du dessinateur ? Sans doute retracer la vie du village…L’existence de cartes postales peintes à la main et vendues au public tendrait à le prouver. 
 
 
Les musiciens sont de Dakar. Ils jouent de la Kora, cet instrument à cordes constitué d'une calebasse, qui fait caisse de résonance, sur laquelle est fixé un manche central en bois de santal ou en acajou. Les 21 cordes sont réparties en deux rangées parallèles sur un chevalet. La Kora est l’apanage des griots, qui sont le miroir et la mémoire du peuple. 
 
 
Femmes et enfants ont ainsi vécu pendant toute la durée de l’exposition, plus de cinq mois,  dans l’espace qui leur est réservé, avec des conditions climatiques le plus souvent favorables. 
 
 
Après leur visite de Roubaix en landau, les africains sortiront peu. Ils participent toutefois au défilé du corso fleuri, dans l’enceinte de l’exposition, pour la touche exotique. 
 
 
Le couronnement du Roi Boup 1er sera une autre occasion pour les sénégalais de sortir de leur village et de déambuler dans les jardins de l’Exposition, suivis par une foule de curieux. 
 
 
Le chef des sénégalais s’appelle Mamadou Seck, et ce n’est pas sa première campagne européenne. Il est allé à Arras en 1904, à Liège en 1905, et plusieurs fois à Paris et à Londres.  Autre chef à gauche, de fiction celui-là, le roi Boup 1er, couronné à Roubaix le 21 septembre. Ce couronnement fait partie des attractions que propose le village sénégalais. C’est l’occasion d’une fête, pas forcément en accord avec les coutumes africaines…

Album : Luna Park


Sur l’avenue des attractions, après le village sénégalais, le visiteur traverse la place flamande et se retrouve face à l’entrée du Luna Park, ou parc d’attractions, lequel s’étend sur deux hectares. 
 
 
De gauche à droite, le Tanagra, petit théâtre de miniatures vivantes,  les attractions du Plongeur (jeu de massacre) et du Coup de vent (soufflerie) 
 
 
Après l’escalier diabolique, voici le pont du diable. Les attractions sont nombreuses, de même que les stands de gaufres et autres douceurs, car les émotions creusent les appétits. 
 
 
A côté du Coup de vent, se trouve l’attraction de l’escalier diabolique destinée à perturber l’équilibre du public qui s’y risque. 
 
 
Encore un personnage de fiction, la Sphinge. C’est bien une attraction du Luna Park dont il s’agit, qui s’inspire des danses avec voiles de la célèbre Loïe Fuller, très en vogue depuis le début du siècle. 
 
 
L’attraction du joyeux moulin est un gigantesque toboggan situé entre deux stands de confiserie. 
 
 
Comme dans tous les parcs de loisirs qui se respectent, voici le manège de chevaux de bois. Celui-ci a la particularité de faire monter et descendre les montures alors que le manège tourne. 
 
 
Passés le grand café et le manège des chevaux sauteurs, voici qu’apparaît le scénic railway. 
 
 
Pour cinquante centimes, les passagers embarquent dans un train fou, ancêtre des montagnes russes.
 
 
La visite n’est pas terminée. Après le manège des chevaux, il y a l’attraction du Navire. 
 
 
Cette attraction restitue les mouvements d’un bateau, roulis, tangage, et met à mal les estomacs qui n’ont pas le pied marin. 
 
 
L’attraction de la Roue joyeuse se présente sous la forme d’une plate forme circulaire au milieu de laquelle s’accrochent les visiteurs. Cette roue tournant de plus en plus vite, les compétiteurs sont bientôt forcés de lâcher prise et se retrouvent éjectés vers l’extérieur. 
 
 
Conçu par MM Smiley et Huret, ce Luna Park n’a rien à envier à d’autres parcs de loisirs. L’animation, l’organisation de concours sur les attractions a vite fidélisé un grand nombre de visiteurs. 
 
 
Ultime ou première attraction, le Miniature Railway. Ce petit train miniature permettait de faire le tour de l’exposition et de découvrir les différents aspects de l’exposition. Son parcours emprunte l’avenue Lenôtre et l’avenue Jussieu.